La peur de manquer. Je sais, j’ai un ami qui est un peu comme ça. Pour Nouvel An, ils sont toujours très paranoïaques, ils ont toujours peur de ne pas être au bon endroit pour la fête. Il y a tellement de choses qui ont lieu en même temps mais ils ne peuvent choisir qu’un seul endroit où aller, alors ils en souffrent. Au bout du compte, ils projettent, ils ont tellement d’attentes que peu importe où ils sont, même si tout le monde fait la fête, ils ne sont pas heureux. Ils pensent « Oh, ailleurs c’est mieux, ailleurs les gens s’amusent plus ». Alors à la fin, une fois Nouvel An terminé, ils regardent les photos et les vidéos des autres et ils se disent: « Oh, j’aurai dû aller là bas. J’aurais dû faire ça. » C’est un peu comme dans la vie, ça nous arrive souvent, vous savez, d’être insatisfaits.
Voilà la première raison de la souffrance. Comme dans Star Wars, lorsqu’ils disent que la souffrance vient de l’attachement. Mais d’où vient l’attachement? De la peur de perdre quelque chose. Cette peur crée de l’attachement, l’attachement crée de la souffrance et la souffrance vous emporte du côté obscur. Alors vous devenez le meilleur ami de Dark Vador, même si plus tard il devient un mec bien. Parce qu’à l’intérieur de lui, il a toujours été bon et c’est comme ça, nous avons tous le potentiel de Bouddha, peu importe qui nous sommes. Vous ne pouvez jamais dire : «Oh, cette personne est mauvaise » ou « Cette personne ne mérite pas mon respect, ne mérite pas mon amour ». C’est ridicule parce que tout au fond, au fond, tout à l’intérieur de nous, nous venons tous de la même source qui est l’amour. Je ne veux pas trop approfondir ce point mais je suis sûr que vous comprenez tous. L’air que nous respirons, nous le partageons, comme nous partageons l’espace.
Bref, la peur de manquer, cette peur, cette peur est ce qui crée la souffrance parce que nous sommes attachés. La peur crée l’attachement. Pourquoi sommes nous attachés? Parce que si vous y réfléchissez, même notre corps ne nous appartient pas. Parce qu’un jour il va devenir une nourriture pour les vers. Il retournera à la poussière d’étoile. Peut-être que d’une façon temporaire, nous pouvons dire : « C’est mon corps », mais s’il était vraiment à nous, nous saurions exactement ce qui se passerait dedans, non? Mais nous n’avons aucune idée de ce qui s’y passe, nous ne savons même pas ce qui se passe dans notre esprit et l’esprit est si subtil. Imaginez alors le corps, il est grossier et nous ne savons toujours pas donc c’est à la fois très compliqué et très simple. Nous créons les complications. Lorsque nous arrêtons de compliquer les choses, nous pouvons voir qu’ils sont malheureux, la simplicité de la vie, la simplicité. Pourquoi est-ce que nous compliquons tellement les choses ? C’est toute la question, mais c’est encore une autre histoire donc revenons à notre sujet.
La peur de perdre quelque chose qui ne nous appartient pas. Nous avons peur de perdre quelque chose qui ne nous appartiendra jamais. Vous pouvez dire « Oh, j’ai acheté une nouvelle voiture », mais demain quelqu’un va voler cette voiture et ce n’est plus votre voiture. C’est la même chose pour le corps. Si vous dites: « C’est mon corps » et que demain vous tombez malades et que vous mourrez, que devient votre corps? C’est vraiment le vôtre? Qu’est ce qui vous appartient vraiment?
Votre intention, votre karma peuvent être considérés comme les vôtres et vous pouvez y travailler. Vous n’avez pas à craindre de les perdre. En fait, les vraies valeurs, les valeurs intérieures, lorsque vous partagez, lorsque vous donnez, tout se multiplie et vous revient mille fois plus fort. Ça, c’est la véritable richesse, la véritable valeur et c’est, je crois, quelque chose qui manque un peu au système éducatif, parce qu’on nous apprend à travailler mais on ne nous apprend pas à vivre. Nous travaillons pour vivre, nous ne vivons pas pour travailler. C’est pour ça qu’au lieu d’avoir peur de perdre quelque chose ou de ne pas gagner quelque chose, concentrons nous sur ce que nous avons vraiment, c’est à dire l’intention et le karma qui en découle. Nous devons nous concentrer sur ça. La prochaine fois que vous avez peur de perdre quelque chose, que vous avez de l’attachement ou autre, changez votre esprit.
Il y a une expression anglaise qui dit « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ». La seule raison c’est parce que nous ne regardons pas à l’intérieur de nous, nous regardons toujours au dehors. Nous ne réalisons pas que la vie commence à l’intérieur, pas à l’extérieur. La compréhension vient de l’intérieur. L’apprentissage vient de l’intérieur. L’expérience vient de l’intérieur, vous savez. Tout vient de là alors il faut se concentrer là dessus. Si nous arrivons à le comprendre correctement, alors nous pourrons comprendre l’extérieur.
Nous pouvons vraiment être bénéfiques dès lors que nous voyons, nous comprenons la réalité. Nous pouvons aider les autres à opérer eux aussi cette transformation. Cette intention, que nous pouvons appeler le Dharma, est l’intention de l’action à travers le corps, la parole et l’esprit. La peur peut parfois nous sauver la vie lorsque nous avons peur de perdre notre corps ou de nous blesser, c’est ce que l’on appelle l’instinct. Grâce à lui, nous sommes en mesure de perpétuer l’évolution des espèces, peu importe comment vous voulez le nommer. Mais c’est une peur différente. Nous devons nous concentrer sur le fait de savoir pourquoi nous avons cet esprit qui a peur et qui dit « moi, moi, moi », qui saisit.
C’est fondé sur un schéma. Comment dit-on patrón en anglais? Un conditionnement peut-être? Une habitude. Une habitude, comme un conditionnement qui ne provient pas seulement de cette vie mais de plusieurs vies. Nous percevons une sensation, nous réagissons à une sensation, nous créons un conditionnement et ce conditionnement est la base de la souffrance. Si nous changeons notre réaction, alors nous pouvons éliminer la souffrance. Comment ? En étant plus équanimes. Si nous réagissons de façon neutre à une sensation, alors nous n’avons pas à réagir.
Il y a trois types de réactions : la saisie, la neutralité ou l’indifférence -quand ça nous est égal- et le rejet. C’est quelque chose que nous devons aussi être capables de changer. Par exemple, avoir de la compassion pour tous les êtres vivants, pas seulement envers les gens que vous connaissez, les proches. « Oh, j’ai de la compassion pour eux, mais je n’ai pas de compassion pour les autres ». Ça n’a pas de sens. Ce n’est pas la véritable compassion. C’est comme si vous faisiez des prosternations, vous méditiez, vous récitiez des mantras, bla bla bla, tout et puis vous alliez au restaurant et vous parliez mal au serveur, par exemple. Ou à quelqu’un d’autre. Ou vous ne vous respectiez pas vous mêmes et disiez :« Oh, je suis stupide » et puis le corps y croit et ce n’est pas bon non plus. Donc la pratique, comme les prosternations, les mantras, la méditation, tout ça, c’est complémentaire. Ce n’est pas la pratique principale. La pratique principale c’est d’avoir bon coeur d’abord envers vous et à partir de là, de l’étendre partout. OK?
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