La voie de la vie de famille

par | Avr 27, 2020 | Claire lumière

Nous sommes tous différents les uns des autres, bien que la base soit la même, n’est-ce pas ? Par exemple, ce qu’on aime, comment nos esprits réagissent… Nous n’aimons pas tous la même chose. Il y a aussi plusieurs façons d’aimer quelque chose. Il y a plusieurs manières pour cela.

Bien sûr, je pense qu’un méditant qui a passé 20 ans seul dans une grotte, et qui, soudain, doit avoir une famille, une femme et des enfants, je pense qu’il repartirait en courant dans sa grotte !

Ainsi, je pense que, par bien des aspects, avoir une vie de famille est plus difficile que de méditer dans une grotte. Parfois, rester à méditer dans une grotte peut même être un ”contournement spirituel” : « Je vais juste me retirer dans ma grotte. Je vais dire que je suis patient car il n’y a personne ici pour me mettre en colère. » Bien sûr que tu es patient ! Attends de te retrouver dans la peau d’un chef de famille, et on verra alors ton niveau de patience. C’est une bonne question, n’est-ce pas ?

Comment pratiquer la patience avec vous-même ? Vous devez avoir le déclic, le détonateur. Comme pour avoir de la compassion : comment pouvez-vous avoir de la compassion sans les autres ? Comment pouvez-vous pratiquer la patience ? Bien que la compassion naisse de l’intérieur, vous devez avoir de la compassion pour vous-même afin de savoir ce que c’est, et savoir comment offrir cette patience et cette humilité, etc. Bien sûr, c’est quelque chose de réciproque. C’est pourquoi, c’est comme pour moi, je ne suis pas à l’aise d’être dans une position trop élevée. Je veux me connecter à chacun comme à un ami, comme on peut établir une relation les uns avec les autres. Pour moi, j’apprends de vous, vous apprenez de moi. Ce n’est pas comme si j’enseignais quelque chose. Je partage simplement quelque chose. Tu es celui [ou celle] qui apprend. C’est le point principal.

En ce qui concerne le fait d’enseigner, pour moi, si vous n’apprenez rien, je n’enseigne rien. Cela dépend donc de vous, pas de moi. Un des aspects du gourou, la traduction serait ”ami spirituel”. Par conséquent, si vous regardez ça sous cet angle, cela change beaucoup de choses. Cela veut dire que nous sommes tous des amis spirituels. Nous nous aidons les uns les autres, nous nous soutenons les uns les autres, nous apprenons les uns des autres. Bien souvent, nous apprenons sur nous-même à travers les autres. Bien souvent, ce que nous détestons le plus dans l’apparence de quelqu’un, c’est ce que nous n’aimons pas en nous. On le voit chez l’autre. Cela nous affecte.

Nous sommes comme cela. Là où va l’esprit, nous courons après. Vous voulez être le capitaine de votre bateau. Vous ne voulez pas vous laisser emporter par le vent. Vous feriez très probablement naufrage. Par conséquent, vous voulez utiliser le vent, la voile, pour aller là où vous voulez. Vous l’utilisez, vous vous adaptez.

C’est pour ça que vous devez toujours surveiller l’esprit. Où va-t-il ? Vers où se dirige-t-il ? Observez ! Vérifiez ! Plus vous vérifiez, plus vous observez, plus vous apprenez sur vous-même. Vous pouvez intégrer cela dans votre vie pour être plus heureux(ses). Tout se réduira, deviendra moins lourd. Les mauvaises choses ne seront pas si pesantes car vous serez capables de voir leur relativité sur la base de vos perceptions. Nous choisissons la manière dont nous percevons les choses. Nous avons le pouvoir. Nous sommes responsables. Il est très facile de dire que je ne contrôle rien. Mais nous devons devenir responsable.

Avoir une vie de famille est une grande pratique. C’est une très bonne pratique. Avoir une vie de famille est bien pour pratiquer la patience. C’est la pratique de travailler dur, de discipline, d’humilité, d’amour, de dévouement, de compréhension, d’immense gratitude et d’empathie. Il y tellement de qualités différentes. Parfois je pense qu’en ayant une vie de famille, vous pouvez avancer beaucoup plus vite qu’en méditant dans une grotte. Puisque vous êtes constamment bombardés de cataclysmes, vous n’avez pas le choix, vous devez vous adapter.

Beaucoup de gens disent : « Oh, je suis amoureux, je suis amoureuse! » Mais vous idolâtrez quelque chose. Les trucs chimiques, les endocrines, dopamine, ocytocine, sérotonine, tout ça, ils cessent, ils disparaissent après trois ans. C’est le temps qu’ils durent, trois ans pour la chimie physique.

« Je suis amoureux, je suis amoureuse ! » Quand ça s’arrête après trois ans, alors, tout d’un coup, ça change un peu la relation. Ce n’est plus physique. Donc, si vous n’avez pas une amitié solide, alors, après trois ans, vous vivez une crise. Vous idolâtrez, vous programmez votre déception. Vous voulez changer l’autre personne. Si vous ne voulez pas vous adapter, vous voulez que l’autre s’adapte à vous. Vous voulez que ces personnes deviennent ce que vous voulez qu’elles soient. Dans ce cas, vous les apprécierez plus. Vous pensez que c’est mieux pour elles, que votre façon de voir est bonne pour elles.

Chaque personne est à son propre point d’évolution dans sa vie. Vous ne pouvez pas vous relier à elles en disant : «J’ai besoin de ça, il a besoin de ça. » Par conséquent, il est bon de toujours laisser de l’espace. Deux oiseaux ne peuvent pas voler s’ils n’ont pas d’espace, ils sont collés l’un à l’autre. Si, lorsqu’ils tombent amoureux, les oiseaux agissaient comme les humains, jamais ils ne pourraient voler ! Il y a tellement de saisie, tellement d’attachement. Il n’y a pas d’espace.

« Qu’est-ce que tu fais ? »

« Où es-tu allé(e) ? »

« Avec qui étais-tu ? »

« Si tu es avec moi, seulement avec moi, alors je t’aimerai, mais seulement si tu n’es qu’avec moi. »

Quoi ? Mais alors ne dis pas : « Je t’aime. » Tu devrais dire : « Si tu es uniquement avec moi, alors, je serai attaché(e) à toi. Ce comme ça que tu dois exister. »

Ainsi, de mon point de vue, et je parle d’expérience, vous agissez comme si vous n’aviez pas le choix. J’ai eu mon fils. J’ai dû le faire passer avant toute chose. Et même à ce moment là, il y a eu des difficultés avec la mère. Il y a eu des situations très difficiles. Mais parce que l’amour pour le fils était plus fort que tout, les problèmes ont en quelque sorte disparus, ils se sont dissous. Donc, si vous vous concentrez sur l’amour véritable, alors, tout le reste perdra du pouvoir. Particulièrement si c’est négatif, si cela n’aide pas, si c’est destructeur, contre-productif, que cela empêche d’avancer. Il est bon que deux personnes progressent, pas qu’elles régressent, qu’elles avancent, pas qu’elles reculent. Vous avez toujours le choix, il n’est jamais trop tard. Il y a toujours le temps.

Même si un couple se sépare, si leur amitié était suffisamment forte et pure, cette connexion durera à jamais. Le temps que vous avez passé ensemble est quelque chose que vous gardez en vous, une expérience, des souvenirs. Mais l’amitié est toujours là, peu importe ce qui est arrivé à la romance.

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