OK, la colère. La colère est très, très, très dangereuse parce que rien qu’ avec une seconde de colère, vous pouvez brûler tellement de karma positif. Vous pouvez vraiment détruire beaucoup de belles choses que vous avez créées. Créer est très difficile, je veux dire bâtir, créer quelque chose est très difficile, mais détruire est très facile. Vous pouvez détruire quelque chose en une seconde. Mais il faut beaucoup beaucoup d’années pour créer quelque chose. Par exemple, si vous regardez une fourmi, elle représente des millions d’années d’évolution, pour un moustique c’est pareil et les gens font « Oh, il m’a piqué » et clac. Et après? Vous pouvez faire revenir le moustique? Même dans mille ans vous ne pourrez pas, vous n’avez pas ce pouvoir. Mais pourquoi avez-vous le pouvoir de le détruire? A cause du concept de « moi », de l’égo. «Je suis tellement important » Mais nous ne réalisons pas que nous n’avons pas le droit, vous savez, parce que nous ne pouvons pas le créer. Même aujourd’hui, avec toute la technologie scientifique, toute cette technologie, toute cette richesse, tous ces ingénieurs, nous ne pouvons pas construire les pyramides. Les Japonais ont essayé, mais ils n’y arrivent pas. De nos jours au 21ème siècle,  ils ne peuvent pas construire la pyramide, ils ne peuvent pas construire les pyramides avec toute la technologie qu’ils ont à leur disposition. Donc si vous ne pouvez pas construire les pyramides, comment allez vous reconstruire un animal si petit, si fragile.

C’est pour ça que, vraiment, si vous avez le respect de la vie, si vous vous respectez vous-mêmes, si vous êtes humbles et que vous avez de la gratitude, alors le respect s’impose de lui-même. La colère est très destructrice et le résultat de la colère nous le connaissons tous. Je ne pense pas que quelqu’un qui s’est mis en colère ne le regrette pas, à moins que sa fierté soit si grande qu’il ne puisse pas le voir. C’est le cas de beaucoup de gens. Votre fierté vous aveugle complètement et vous regardez seulement vers les autres en disant «  Toi! C’est de ta faute ! Je me suis mis en colère à cause de toi, toi, toi ! », au lieu de dire « Oh, c’est de ma faute. Je me suis mis en colère. J’ai perdu le contrôle. Je n’avais pas de respect. Je n’étais pas assez humble. Je n’ai pas été suffisamment patient avec moi-même. » Même si vous vous mettez en colère pendant une seconde ça suffit, vous savez, c’est ce que l’on appelle une émotion destructrice et cette émotion ne vient pas toute seule. Elle est déclenchée par la pensée et la pensée est basée sur l’égo, sur le « moi ». « Je suis tellement important. J’ai le droit. » Mais si vous vous demandez pourquoi vous avez le droit, vous ne pouvez pas vraiment trouver une réponse. Pourquoi vous auriez le droit de taper quelqu’un par exemple? Qui vous donne le droit de crier sur quelqu’un, d’insulter quelqu’un? Nous n’en avons pas le droit, même pas envers nous-mêmes. C’est pour ça, évitez de dire « Oh, je suis tellement stupide » ou des choses comme ça, ce n’est pas très bon, vous savez, votre corps va le penser et vous allez devenir stupide. Non je rigole. Ce n’est pas bon parce que vous allez créer une habitude, un réflexe. Dire l’inverse « Je suis si sage », « Je suis si important » n’est pas utile non plus, non?

Essayez de rester toujours dans la voie du milieu, l’ équanimité. Essayez de rester modérés, dans la voie du milieu, pour voir les choses plus clairement. Vous pouvez distinguer les choses et ne pas faire tant d’erreurs même si en tant qu’êtres humains, nous apprenons de nos erreurs. La plus grande erreur est de reproduire encore et toujours la même erreur. Ça c’est une vraie erreur. Vous faites une erreur, vous apprenez de cette erreur. C’est un processus d’apprentissage, si vous en êtes conscients. Mais la vraie erreur c’est de reproduire encore et encore et encore la même erreur, vie après vie, après vie. Donc c’est maintenant que ça se passe. Commencez maintenant, pas demain. Demain n’arrive jamais, croyez moi.

OK, la colère. Je voudrais savoir, peut-être que quelques uns d’entre vous pourriez me dire pourquoi vous vous mettez en colère. Qu’est ce qui vous met en colère? Et quand vous êtes en colère, pensez vous que vous avez une raison pour cela? Ou peut-être que ça peut être bénéfique? Est-ce que ça résout vraiment le problème? Réfléchissez-y. Ou est-ce que ça amplifie le problème?

Vous voyez, quand vous êtes humbles, vous donnez à l’autre personne l’opportunité d’être humble elle aussi. Mais si vous n’êtes pas humbles, vous ne donnez pas cette opportunité à l’autre. Si vous êtes fiers, vous parlez à l’autre comme ça ( montre une attitude de fierté ), alors l’autre personne va essayer d’ en rajouter et tout ce que vous récoltez c’est une bataille d’égos et tout le monde est perdant. Non, personne n’est gagnant sauf si bien sûr vous en apprenez quelque chose. Si vous en apprenez quelque chose ce n’est pas si mauvais. Vous êtes toujours perdant mais au moins vous avez gagné un petit quelque chose. Si vous apprenez, vous changez, vous reconnaissez, vous corrigez, vous évoluez.  Soyez conscients de la colère parce que la colère est cachée la plupart du temps. Elle se cache, elle se cache dans les buissons, et elle surgit seulement quand elle est déclenchée. Nous l’autorisons à venir.  C’est comme si un invité arrivait à la maison au milieu de la nuit, un étranger, à minuit ou deux heures du matin. Nous sommes en train de dormir et tout à coup, toc, toc toc, comme si il frappait à la porte,  boum boum boum. Est-ce qu’on irait ouvrir la porte pour dire « Oh, s’il te plait, entre. Je vais te donner des petits gâteaux. Je vais te faire un massage des pieds. » Ferions-nous ça même si c’est un membre de notre famille ou notre meilleur ami? Nous aurions un visage grave et dirions plutôt « Qu’est-ce que tu veux? T’as vu l’heure? » C’est ce que nous dirions, n’est-ce pas? On est d’accord? Mais lorsque la colère surgit, que faisons nous? « Oh, bienvenue ! Prends le contrôle. Mon corps est à toi. Mon esprit est à toi. »

Pourquoi faisons nous cela? C’est une bonne question. Car même si nous savons que le résultat va être totalement destructeur, totalement improductif, nous l’accueillons quand même à bras ouverts. Donc c’est une question qu’il faut vous poser. Et la dernière chose au sujet de la colère, c’est qu’il faut être capable d’être conscient quand elle arrive. Par exemple, si vous êtes dans la jungle, dans l’Amazonie, vous explorez, vous vous méfiez des  animaux sauvages et d’un coup le buisson se met à bouger. Peut-être qu’il y a un animal dedans, vous devez être alertes, c’est un peu comme ça. Ce n’est pas comme si vous voyiez le buisson bouger et que vous disiez « Oh, viens m’ attaquer ». Non vous êtes alertes, c’est comme ça. Avec la colère, vous devez agir de la même manière, être toujours prêts à vous battre ou à vous enfuir, à vous battre, à courir, à vous soumettre ou à faire de la colère votre meilleure amie. Sinon, apprenez en quelque chose. Je me mets en colère souvent, croyez-moi. Je le regrette toujours mais lorsqu’elle arrive, je l’accueille toujours « Oh, bienvenue » parce que c’est une habitude depuis tellement de vies, vous ne pouvez pas changer comme ça. Si c’était si facile, nous serions déjà éveillés.

Donc je pense que c’est un travail de longue haleine ! Discipline. Mais soyez conscient quand le buisson commence à bouger. Je pense que c’est très important de sentir quand ça arrive. Vous devez en être conscients. Et vous pensez  égo, humilité, respect, compréhension, empathie, compassion. Si vous avez de la compassion pour l’autre personne, vous ne pouvez jamais vous mettre en colère sauf si, bien sûr, vous êtes un être réalisé et que la colère ou le fait de montrer cet aspect de colère est la seule façon de l’aider. Mais c’est une autre histoire. L’intention. Le plus important c’est l’intention. La plupart du temps nous sommes en colère non pas avec l’intention d’aider l’autre, mais pour montrer que nous sommes forts, que nous avons raison. Nous nous justifions et la colère surgit « J’ai raison! » Et vous pouvez voir qu’entre amis, dans la famille ou même entre des pays, les guerres partent de ça, de la bataille de l’égo, des batailles d’égos. « Je vais vous montrer qui est le plus fort. Je vais vous envoyer mon armée, je vais vous conquérir et vous allez bien voir que je suis plus fort que vous » C’est ridicule, mais si vous regardez l’histoire de l’humanité, c’est comme ça.

Alors comment commencer à changer? Sur le plan individuel. Nous pouvons seulement travailler sur nous-mêmes et c’est ça le point de départ. Nous pouvons juger des milliers de personnes mais si nous ne commençons pas par nous juger nous-mêmes, c’est totalement inutile, ça n’a aucun sens. Nous ne nous connaissons même pas nous-mêmes. Je ne sais pas comment je vais réagir demain, si certaines circonstances arrivent. Souvent je me surprends moi-même parce que je réagis d’une certaine manière et après je me dis « Oh, je ne savais pas. D’où c’est venu? ». Si nous nous connaissions vraiment nous- mêmes , nous saurions exactement comment nous allions réagir si telle chose ou telle chose arrivait. Nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, alors comment pouvons nous juger quelqu’un d’autre? Ne jugez pas, ne comparez pas. Si vous voulez comparer, faites des comparaisons productives. La compétition peut être productive : Oh, regarde, ils sont si avancés. Je veux avancer aussi. Je veux être utile aux autres moi aussi. Oh, il se lève à 4h30 du matin, je veux faire ça ! »  Alors vous vous réveillez pendant deux jours à 4h30 du matin et le lendemain, vous dormez  « Oh, c’est tellement difficile, tellement difficile! » Enfin voilà. Donc la colère peut être vraiment, vraiment destructrice, c’est l’une des émotions destructrices. C’est très dangereux, très dangereux. Ne l’accueillez pas lorsqu’elle frappe à la porte au milieu de la nuit. Posez lui la question : «  Qu’ est ce que tu fais ici? Pourquoi tu viens ici? Qu’est-ce que tu veux? Tu n’entres pas, désolé. Tu n’es pas la bienvenue »

La colère n’est pas la bienvenue à moins que vous puissiez vous en servir pour être utile à quelqu’un. Mais pour cela, vous devez avoir certaines réalisations donc si vous êtes humbles vous n’allez pas l’utiliser de cette manière. Les tibétains appellent la colère « le vent », lung tsabo, « le vent chaud ». « Oh, il est lung tsabo, c’est un vent chaud. » C’est très drôle !

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