De quoi avons- nous besoin ?
TAB. SHERAB. NGEJUNG.
Ce sont les trois choses avec lesquelles nous pouvons commencer.
TAB serait une méthode. La compassion. L’amour bienveillant. L’empathie. La gratitude. La considération. L’espace. TAB serait toutes ces choses. C’est la méthode.
Ensuite il y a SHERAB. Ça serait la sagesse. La compréhension. Le savoir. L’information.
Ensuite, il y a le NGEJUNG qui serait comme le renoncement. C’est essayer de se défaire de la souffrance. D’accord ? Il n’est pas question ici de dire : “Oh, je vais souffrir pour me défaire de la souffrance” D’accord? “Je ne vais plus apprécier ma vie à présent parce que je veux me défaire de la souffrance.” Tout ce que vous faites alors, c’est souffrir. Ça arrive. Les gens se flagellent eux-mêmes. Ils ne veulent plus souffrir autant alors ils se disent : « Je vais m’auto-flageller pour me purifier ». Nous faisons souvent ça avec nos esprits. Vraiment. C’est une grande métaphore.
Moi, je pratique l’auto-flagellation. Plus trop souvent maintenant parce que j’ai appris, mais j’ai été tellement dur avec moi-même pendant la majeure partie de ma vie. J’ai souffert à cause de ça. Je me rabaissais beaucoup. Je pouvais être sévère. Ce n’est pas constructif.
Soyez durs avec vous-mêmes jusqu’à un certain point. Vous voulez vous améliorer. Vous ne voulez pas répéter vos erreurs. Vous ne voulez pas créer des habitudes qui ne soient pas bonnes pour vous. Donc sur ce plan là, vous devez être durs.
Parfois vous devez avoir de la compassion envers vous-mêmes. Si quelqu’un profite de vous et que cela devient trop lourd, la compassion envers vous-mêmes nécessite de couper court à cette relation. Donc il y a plusieurs aspects. Générer de la compassion envers soi et les autres mène automatiquement au renoncement.
OK. Ne généralisez pas tout le temps. Chaque personne est différente. Il faut se relier à la vie de cette personne. Il faut se relier à leurs perspectives. Vous deviez vous relier à ce dont ils ont besoin. Vous devez vous reliez à ce dont ils n’ont pas besoin.
Ce sont différentes inclinaisons. Le renoncement, ce n’est pas tellement de dire : « Oh, maintenant je vais renoncer. C’est fini ! Je ne vais plus faire ce que j’aime parce que je veux être une meilleure personne. »
Je veux dire, si ce que vous aimez le plus c’est de tuer des gens, ce serait une grande avancée que de renoncer à cette activité.
Mais je parle ici des situations normales. Je parle de la vision que les gens normaux ont. Les choses que nous aimons sont les choses auxquelles nous sommes attachés. Ça ne veut pas nécessairement dire faire du mal aux autres. Si ça implique de faire du mal aux autres, c’est bien mieux de ne pas le faire parce que ça va finir par créer de la souffrance pour vous et pour les autres. Ça va vous faire régresser. L’évolution et la regression sont les deux options que nous avons. Avancer ou reculer, créer des habitudes qui seront utiles ou non.
Le renoncement signifie vraiment observer. Le renoncement signifie vraiment comprendre. Le renoncement signifie vraiment être conscient du processus. En faisant ça, vous comprenez que vous n’êtes pas si attachés. Vous n’avez plus autant de saisie. Alors vous pouvez apprécier tout ça parce que vous lâchez prise. Lâcher prise ne signifie pas dire au revoir. Ça veut dire avoir de la gratitude. Ça veut dire savoir apprécier les choses. C’est ce que lâcher prise signifie.
Deux oiseaux ne peuvent pas voler s’ils sont collés l’un à l’autre. Ils ont besoin d’espace. C’est ça, l’amour. C’est ça, la gratitude. C’est beau, n’est-ce pas ? Ils volent parfaitement bien ensemble mais avec de l’espace.
Ce sont juste des méthodes pour vous. Ce sont des méthodes pour voir la vie, pour voir d’autres caractéristiques de soi-même. Les gens peuvent imiter les animaux ou les plantes, que ce soit en fonction de leur façon de s’habiller ou de leur façon de danser ou de leur façon de flirter avec une fille. « Oh ! La danse de cet oiseau est cool. Je suis sûr que ça va marcher avec cette fille. » Essayez.
Mais de nos jours, qu’est-ce qu’on fait? Nous regardons une photo qui a été photoshoppée 20 000 millions de fois. « Je veux être comme ça ! Oh, pourquoi je ne suis pas comme ça? » Nous croyons tellement à ce que nous voyons, nous pensons que c’est vrai et que ça a de la valeur. Et nous devenons tellement déprimés.
Pourtant, si vous voyez le visage ordinaire de la personne qui a été photoshoppée, vous apprendrez que ça n’a absolument rien à voir avec la photo modifiée. Et quelque part, il devient idéalisé. Cette apparence représente des valeurs que nous admirons et que nous voulons saisir, mais elle n’a même pas d’existence réelle.
Etudiez la vacuité. Etudiez la façon subtile dont l’impermanence est à l’oeuvre. Etudiez ça en relation avec la publicité ou le capitalisme ou n’importe quel système. C’est émouvant quelque part. Mais c’est à peine émouvant. A peine. Ça s’effondre tout le temps. C’est parce que ça ne peut pas fonctionner comme ça. Ce n’est pas la nature humaine. La nature humaine, c’est un coeur aimant. La nature humaine, c’est avoir de la considération. La nature humaine, c’est de travailler ensemble.
C’est comme ça que nous avons commencé au début. Nous avons commencé à dormir ensemble dans des grottes toutes les nuits. Nous avons commencé à nous entendre péter les uns les autres. Nous avons commencé à nous entendre renifler les uns les autres toutes les nuits. Croyez-le ou pas, c’est ce que nos ancêtres ont fait pendant des millions d’années.
Et maintenant? Nous allons dans des villes. Nous partageons le même mur avec quelqu’un pendant 20 ans. Ils ne savent même pas qui partage ce mur avec eux. Donc oui, nous sommes dans un âge d’or, mais nous devons être conscients. Nous devons être prudents.
Faites attention à la désinformation. Faites attention à toutes ces distractions. Utilisez la technologie à votre avantage mais sachez qui vous êtes. Sachez où vous allez. Sachez ce que vous voulez accomplir. Sachez comment l’accomplir. Faites de votre mieux pour être une bonne personne.
Lorsque je dis « une bonne personne », ça veut dire pensez à ce que vous voulez recevoir. Mettez cela en relation avec la façon dont vous voulez être traité. Soyez comme ça avec les autres. Lorsque je dis « une bonne personne », pour moi, c’est ce que ça veut dire. Bien sûr, il y a des cas exceptionnels comme les masochistes. Ils aiment la douleur, donc vous ne voudriez pas qu’un masochiste donne aux autres ce qu’il aime. Ce n’est pas comme ça. Tout le monde n’est pas masochiste. En général, vous devez vous relier aux autres de la façon dont vous voudriez qu’ils se relient à vous. Sachez juste que tout ne fonctionne pas de la même façon pour tout le monde.
Parfois, un contournement spirituel arrive. Les gens se concentrent tellement sur l’intellect qu’ils oublient la pratique ou leur attitude. Tellement ci, tellement ça. Bla bla bla. « Oh, cet enseignement » , « Oh, cette initiation », « Oh, cette pratique ».. Da da da. Et soudain, quelqu’un vient leur parler. Ça les stresse. Ils leurs parlent mal en retour.
J’ai vu parfois des gens être tellement stressés quand le gourou arrive. Ils se parlent mal. Ça m’a étonné. Wow ! L’arrivée du gourou devrait être une source d’inspiration. Ça devrait créer plus d’empathie. Ça devrait créer plus de conscience communautaire. Ça devrait créer même plus d’amour. Ça devrait créer plus de gentillesse. Ca devrait créer plus de considération. Ca devrait créer encore plus de patience. Ca devrait créer encore plus d’humilité. Tous ces aspects devraient fleurir, lorsque le gourou arrive.
Pourquoi les gens deviennent si stressés? Pourquoi les gens se parlent mal les uns aux autres? C’est exactement ce dont je parle quand je parle de contournement spirituel. C’est ça, un contournement spirituel. C’est prendre refuge dans une saisie constante : « Le gourou m’a regardé. Oh, je suis tellement content ». « Aujourd’hui le gourou ne m’a pas regardé. Je suis tellement déprimé. » Quoi ? Pauvre gourou. Wow ! Il doit regarder tout le monde. Il doit regarder tout le monde tout le temps, et tous les jours. C’est vrai. Ça peut devenir triste aussi. Il y a tellement d’exemples comme ça. Tellement de saisie.
Regardez ce qu’il s’est passé pour moi. Vous n’aviez pas assez de votre gourou, et vous avez mis toute la responsabilité sur un bébé. Il a parlé pendant 16 ans de l’impermanence, mais vous n’en aviez pas assez. Il a parlé de tout pendant 16 ans. Vous devez savoir que tout était déjà là, mais vous avez fait porter cette responsabilité à un bébé.
Pas seulement ça. Nous ne sommes même pas à l’époque du Bouddha. A l’époque du Bouddha, pour voir le gourou il fallait marcher pendant trois mois. Vous pouviez mourir en chemin. Des voleurs pouvaient vous dépouiller en chemin. Vous pouviez tomber malade en chemin. Vous pouviez vous perdre en chemin. Il n’y avait pas de GPS à l’époque du Bouddha, n’est-ce pas?
Vous pouviez demander à quelqu’un «Quel est le chemin pour aller jusqu’au gourou? »
« Ah, je ne parle pas ta langue. »
Après avoir voyagé à pied pendant deux semaines, vous arrivez à un point où les gens ne parlent plus le même langage que vous. Comment pourraient-ils savoir où vous êtes censé aller si c’est super loin ? Ils ne savent pas. Donc c’est difficile. Vous devez vraiment savoir ça, savoir qu’à l’époque du Bouddha par exemple, se déplacer n’était pas une chose facile.
Ensuite, après disons trois mois, vous y arrivez enfin. Vous avez survécu. Vous y êtes arrivé, mais maintenant vous voyez que le Bouddha est assis tout là bas, trèèèès loin de vous. Vous vous dites : « Comment je vais réussir à l’entendre maintenant? Comment je vais pouvoir entendre le Bouddha lorsqu’il va parler? »
Vous ne l’entendez pas. Vous n’entendez que ce que quelques personnes disent ou expriment de ce qu’ils ont compris à la personne d’à côté. Peut-être que ça vient de quatre ou cinq générations jusque vous. Donc ce que vous comprenez de ce que le Bouddha a dit est juste l’interprétation de ce que 4 ou 5 personnes intermédiaires ont compris avant vous. Vous ne pouvez même pas l’interpréter selon votre propre compréhension directe.
Maintenant, qu’est ce que vous faites? Vous appuyez juste sur « Play ». Vous écoutez des enseignements en conduisant. Ou vous les écoutez en mangeant des cookies. Peu importe où vous êtes, vous appuyez sur « Play » pour écouter des enseignements par exemple. C’est à notre portée. Nous ne sommes jamais loin des enseignements. Donc nous devons être reconnaissants pour ça. Nous devons être reconnaissants envers notre situation.
C’est vrai, vous savez, nous devons être vraiment prudents avec le gourou. Vous ne pouvez pas faire ça. Vous ne pouvez pas être si attachés et si dépendants d’un concept. Vous vous oubliez vous-mêmes. Et c’est tout le problème. Plus vous cherchez à l’extérieur de vous, moins vous serez capables d’être conscients de vous-mêmes. Plus vous cherchez à l’extérieur de vous, moins vous serez en mesure de trouver ce que vous recherchez.
Que recherchez-vous? Le bonheur. Ou ne pas être malheureux. N’est-ce pas? Et pour atteindre ça, il faut vraiment regarder à l’intérieur. Le véritable bonheur ne se trouve qu’à l’intérieur de nous. Nous sommes les seuls à pouvoir nous rendre heureux. Personne d’autre ne nous rendra heureux. Même si nous voulons croire que les autres nous rendent heureux, c’est comme avec la patience. La patience ce n’est pas avec les autres. La patience, c’est avec soi. De la même façon, le bonheur est en nous.
Le chemin de la pratique doit être fait par nous-mêmes. C’est facile de penser : « Oh, le gourou va me sauver. Il va m’enseigner. Tout va bien maintenant parce que j’ai un gourou. », ou autre chose.
Ça ne fonctionne pas comme ça. Je suis désolé de le dire. C’est ma responsabilité de vous le dire.
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