L’estime de soi. OK. Merci, merci beaucoup. Bien sûr, c’est très important. Nous parlons  tout le temps d’auto-chérissement et j’ai complètement oublié de parler de l’amour de soi. C’est tellement important de s’aimer soi-même. C’est ainsi que nous avons commencé, en ressentant de la gratitude pour notre corps. C’est vrai, lorsque vous commencez ce travail, vous le faites parce que vous voulez aussi vous prouver à vous-mêmes que vous êtes présents, que vous pouvez le faire et que vous pouvez atteindre votre vision, vos buts. Vous voulez être ici, vous voulez faire ça et vous voulez vous sentir satisfait d’une certaine manière, satisfaits de faire quelque chose qui a du sens, n’est-ce pas?

S’aimer soi-même est si important. De nombreuses personnes ne sont pas capables de s’aimer elles-mêmes, peut-être en raison de certains facteurs dans leur vie, peut-être à cause de problèmes dans leur enfance. Peut-être qu’ils ont été victimes d’abus de la part de leurs parents ou peut-être même que les parents ont eux aussi été traumatisés dans leur enfance et que cela vient de leurs propres parents. Parfois les traumatismes se transmettent de génération en génération. Si personne ne se confronte au traumatisme pour le neutraliser, pour le comprendre, pour l’utiliser comme un tremplin pour évoluer et s’améliorer en tant qu’être humain, alors nous pouvons aussi transmettre ce traumatisme  à nos enfants. C’est très important d’être conscient de ça.

Nous pouvons apprendre à nous aimer nous-mêmes en appréciant qui nous sommes, en comprenant notre potentiel, ce que nous pouvons faire, le pouvoir que nous avons et jusqu’où nous pouvons aller. C’est ici que nous devons parler du fait de se limiter. Nous nous limitons tout le temps. Nous créons des limites et nous ne pouvons pas aller au delà. Prenons l’exemple d’une fourmi. Il y a eu des expériences avec des stylos il me semble ? – A moins que ce soit avec des hormones  ou une certaine odeur qui inhibe les odeurs ou quelque chose? Bref je ne suis pas sûr, mais dans cette expérience, une fourmi marche et ils prennent un stylo, dessinent un cercle tout autour d’elle et la fourmi ne peut pas sortir du cercle parce qu’elle est déconnectée de l’odeur qu’elle avait laissée. Même si elle pourrait juste passer sur le cercle, elle ne peut pas reconnaitre l’odeur donc elle essaie par tous les moyens de sortir. Elle essaie toutes les possibilités mais elle ne peut pas quitter le cercle parce qu’il y a cette limite dans sa tête « Oh, si je ne reconnait pas mon odeur ou autre, je ne peux pas avancer ». Alors qu’elle pourrait totalement y aller.

Ou par exemple, les éléphants en Inde. C’est un truc très drôle. Les bébés éléphants sont enchaînés aux arbres pour ne pas qu’ils s’enfuient. Lorsqu’ils grandissent, ils les attachent à une chaise en plastique et les éléphants restent en place parce qu’ils croient vraiment qu’ils ne vont pas pouvoir bouger, qu’ils ne vont pas pouvoir partir. Qu’ils sont juste bloqués là. Peut être que ce n’est pas une chaise en plastique, j’exagère, mais un petit bâton. Un bâton planté dans le sol. Si l’éléphant pousse comme ça ou tire dessus, il peut partir facilement, mais il ne le fait pas. L’éléphant ne le fait pas parce qu’il pense vraiment qu’il n’en a pas le pouvoir. Il se limite lui-même.

S’aimer soi-même. Il y a un autre exemple aussi, cité par Pema Chödrön dans l’un de ses enseignements à Tushita, Dharamsala. J’adore cet exemple. C’est au sujet des pièges pour les singes. OK. Les pièges pour les singes. Les chasseurs ont des noix de coco dans lesquelles ils percent un trou et placent un bonbon à l’intérieur. Le singe met sa main dedans, prend le bonbon mais une fois qu’il a serré son poing, il ne peut plus retirer sa main. Donc il ne peut plus grimper aux arbres. Il a du mal à courir. Certains ont deux bonbons dans les mains parce qu’ils sont très gourmands. Donc lorsque les chasseurs arrivent, ils ne peuvent pas fuir. Ils sont coincés et pourtant, s’ils lâchaient le bonbon, ils pourraient sortir leur main et monter facilement sur un arbre, mais ils ne le font pas parce qu’ils pensent qu’ils peuvent fuir avec le bonbon. C’est un petit peu comme l’attachement.

Ils ont peur pour leur vie. Ils savent qu’ils vont être en captivité dans un cirque ou mangés ou torturés ou qui sait ce qui va leur arriver? Mais parce qu’ils ont de l’attachement et qu’ils pensent qu’ils peuvent fuir avec le bonbon, ils sont piégés par leur attachement. C’est un peu comme le samsara. Nous savons que nous avons la sagesse et la méthode pour nous libérer du samsara mais d’une certaine façon nous sommes attachés à notre zone de confort. Nous sommes attachés à cette pensée qui dit « pauvre de moi ». « Oh, je ne m’aime pas. Ce que je suis, c’est à cause de mes traumatismes d’enfance » Mais ce n’est plus nous. Pourquoi a-t’on toujours besoin de revenir en arrière et de dire :« Oh, il m’est arrivé ça, alors je ne peux pas être comme ci, je ne peux pas aller par là, je ne peux pas faire ça. » Juste à cause de ces conditions auxquelles nous tenons si fort. Si nous lâchons, ce que nous pouvons faire à n’importe quel moment, nous pouvons être libres. Nous pouvons vraiment nous aimer, d’une certaine façon.

Eckhart Tolle, dans son livre « Le pouvoir du moment présent » parle de ce qu’en espagnol nous appelons Cuerpo dolor. Je ne suis pas sûr de la traduction anglaise. La souffrance du corps, oui. C’est ainsi qu’il l’appelle. C’est une façon de penser très « pauvre de moi ». Vous créez la souffrance, l’habitude de souffrir pour vous-mêmes, au sujet de vous-mêmes, ce qui est très fortement lié à l’esprit d’auto-chérissement et à l’attachement à la souffrance, parce que parfois nous sommes attachés à la souffrance.

Nous sommes presque comme des masochistes. Parfois, on dirait que nous aimons souffrir parce que ça donne un sens à notre existence ou peut-être parce que nous manquons d’amour envers nous-mêmes.

Je ne sais pas, tout dépend de la personne. Tout le monde est différent, donc ça peut dépendre des circonstances. Mais nous pouvons dépasser tout ça en réalisant notre potentiel, en comprenant vraiment qui nous sommes, nos véritables valeurs intérieures, notre moi intérieur parce que nous avons le potentiel de devenir un bouddha. Nous sommes ainsi et si nous pouvons réellement trouver ça, alors nous pouvons commencer à nous aimer nous-mêmes. Lorsque nous commençons à nous aimer nous-mêmes, nous sommes en mesure d’aimer tout le monde. Nous devons commencer avec nous-mêmes mais sans un esprit d’auto-chérissement. Nous pouvons utiliser notre égo pour dire « OK, je veux m’éveiller pour aider les autres à s’éveiller eux aussi, mais je dois commencer par moi-même ». De cette manière, vous pouvez utiliser l’égo comme un outil pour avancer.

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