Ok, l’intention. C’est très très important. L’intention c’est le début du karma, au moins du karma individuel. Votre karma commence avec l’intention. En fonction de l’intention, le karma peut être grand ou petit. L’action peut être la même mais si l’intention change, ça crée une grande différence sur le karma. Je n’ai pas beaucoup d’exemples à citer maintenant mais je vais juste vous parler de celui que j’utilise souvent. Imaginez l’un de vos amis qui est saoul et qui veut conduire la voiture. Il est complètement ivre et ne veut pas rendre les clés de la voiture. Il est sur le point de partir. Peut être que le seul moyen de l’en empêcher, c’est de le frapper ou de se battre avec lui ou quelque chose de ce genre, ou lui crier dessus, dans l’intention de sauver sa vie et de sauver celle de ceux qu’il risque de tuer s’il est saoul. Le résultat de ce karma sera très très différent de celui de quelqu’un qui est en colère par exemple et qui veut juste faire du mal à quelqu’un d’autre. L’action est la même, mais le résultat est très différent. Votre ami va vous remercier le lendemain et l’autre personne va sans doute vous haïr. Ça va devenir un cycle. Peut être qu’il voudra vous faire mal en retour. Le résultat ne sera pas positif. Voilà ce qu’est l’intention. C’est un exemple.

Au sujet de l’intention, je pense qu’il est important de clarifier peut-être l’intention avec le gourou, par exemple. C’est très important. Parce que pour nombre de personnes le gourou devient comme une petite amie, une obsession. « Oh, le gourou m’a regardé ». « Le gourou m’a souri ». « Aujourd’hui le gourou ne m’a pas adressé la parole. Je suis déprimé. Je n’ai pas vu le gourou. J’ai besoin de le voir plus. » Ça devient une obsession. « Le gourou va me sauver. S’il ne me sauve pas durant cette vie, il me sauvera dans la prochaine vie, c’est sûr » C’est une intention égoïste, c’est de l’attachement. J’ai observé ça à différentes reprises. Tout le monde veut sa part du gourou. Quelqu’un par exemple est en conversation avec lui mais vous voulez quand même vous imposer parce que vous voulez que le gourou vous regarde et vous parle à vous. Les autres ne comptent pas à vos yeux, il n’y a que vous qui comptez, ce « moi » : « Ma pratique est importante. J’ai un doute que je voudrais clarifier. Je me fiche de tous les autres. »

Alors qu’est-ce qui se passe? Comme votre petite amie, le gourou fait une mauvaise tête et vous devenez déprimé. « Oh, le gourou est fâché contre moi. Qu’est ce que j’ai fait de mal? » C’est comme avec une petite amie, mais le gourou n’est pas votre petite amie. C’est votre meilleur ami, c’est votre ami du Dharma. Le gourou est comme un phare. C’est comme si vous étiez sur un bateau et que vous étiez perdu. Vous n’avez pas d’orientation. Le phare vous aide en vous disant : « Ok, sois prudent, attention. Ici il y a des rochers. Si tu t’approches trop, tu vas t’écraser dessus et couler. » Ou il peut vous dire « La terre est par ici. Tu approches de ta destination. » Mais vous n’allez pas en direction du phare. Si tous les bateaux agissaient comme des disciples des gourous, tous les phares seraient encerclés de bateaux qui se seraient écrasés dessus et il y aurait plein de bateaux abandonnés. Les phares ressembleraient à des cimetières. Ce n’est pas le cas, n’est-ce pas? Parce que les capitaines des bateaux savent bien que les phares ne sont là que pour donner une orientation. Ils montrent la direction : où vous devez aller et ce que vous devez éviter.

Vous êtes le capitaine de votre bateau, alors vous devez être en mesure de distinguer quelle est votre intention. Est ce que vous êtes attaché au phare ou à votre propre évolution pour aider d’autres êtres vivants? L’intention est très importante, vous devez être conscient de l’intention subtile. Sinon ça devient un contournement spirituel. Un contournement, c’est à dire que vous sautez par dessus quelque chose. Par exemple s’il y a une autoroute ici, vous sautez par dessus. Un contournement, un contournement spirituel. Par exemple si vous avez un traumatisme d’enfance, vous avez des problèmes psychologiques sur certains aspects et vous contournez ça. Vous dites, « Oh, je n’ai pas besoin de travailler sur moi-même. » Vous mettez toute votre foi dans la spiritualité, dans le gourou ou dans le Dharma mais après 30 ans de pratique du Dharma, vous êtes encore plus névrosé qu’au début. Alors tout ça est totalement inutile. J’ai vu cette erreur à de nombreuses reprises. Des gens qui essaient de faire un contournement spirituel et comme le dit Sa Sainteté : « Le Dharma ne fait pas de vous des non-chrétiens, des non-musulmans ou  des non- hindous. Le Dharma vous aide à devenir un meilleur chrétien, un meilleur musulman ou un meilleur hindou. ». C’est la même chose avec la spiritualité. Elle peut vous aider à dépasser votre traumatisme, à dépasser vos psychoses, tous vos problèmes, vos traumatismes. Pour toutes ces choses le Dharma peut vous aider. Mais ne les contournez pas en cherchant juste un abri avec le gourou et le Dharma et en oubliant totalement que vous devez travailler dessus. Sinon tout ça devient une perte de temps et devient très contre-productif. Vous devenez frustrés puis en colère et ensuite vous accusez le gourou, tout ce que nous avons l’habitude de faire. Nous accusons toujours les autres de nos propres erreurs. C’est la conséquence de trop de fierté – et c’est un autre aspect de l’intention. Observez toujours votre intention, la forme très subtile de l’intention. Tout commence avec une intention. Nous pouvons terminer ici.

J’espère que j’ai été en mesure de clarifier cela et de ne pas créer plus de doutes, même si les doutes sont une bonne chose. Je ne veux pas créer de confusion. La confusion peut être une bonne chose aussi, parce que parfois c’est comme ça : si nous avons des doutes, alors nous questionnons les choses et ça nous aide à mieux comprendre le chemin. Parce que si vous avancez sur le chemin, alors vous connaissez vraiment le chemin. Si vous êtes dans un bus et que vous vous endormez, le bus vous emmène quelque part mais vous ne connaissez pas très bien le chemin. Donc la confusion peut vous aider à clarifier des choses. Questionnez vous toujours, comme le disait le Bouddha Shakyamouni dans ses enseignements. Tout ce qu’il a dit, vous devez le vérifier comme un alchimiste vérifie l’or, comme un orfèvre pardon. Avant de considérer quelque chose comme de l’or, il faut passer l’or à travers tout un procédé qui vérifie si c’est bien de l’or. Vous ne voulez pas acquiescer à tout et dire « Oh, c’est la vérité ». Vous devez avancer vers votre propre vérité. Vous devez comprendre votre propre chemin à travers le processus des essais et des erreurs. OK.

 

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